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Aux fils du temps
28 décembre 2008

La pollution industrielle à Cholet au XIXe siècle

Les établissements industriels et leurs nuisances commencent à attirer l'attention des citadins dès la fin du XVIIIe siècle. A Cholet, au XIXe siècle, nombres d'établissements industriels sont localisés au coeur de la ville.

C'est avant tout le travail des matières animales ou végétales et leur lot d'odeurs qui cristallisent l'inquiétude des riverains. Les fonderies de suifs annexées au domicile des bouchers, en plein centre-ville, les tanneries, les usines de blanchiment de toiles suscitent le plus de plaintes. S'ajoute  à cela, l'extrême sensibilité à l'excrément et la peur de l'eau souillée : la majorité des doléances concerne la vidange des latrines et la pollution des lavoirs et fontaines. Un rapport sur les établissements dangereux, insalubres et incommodes, daté de 1842, permet de dresser la liste des nuisances perçues : l'odeur, la pollution de l'eau, le risque d'incendie occupent une place de choix ; le bruit, la fumée et les substances chimiques semblent, elles, rencontrer une grande tolérance, tant de l'opinion que des autorités.

Dès 1832, la ville de Cholet s'est dotée d'un outil de surveillance des établissements dangereux. Dans la pratique, pendant longtemps, ce sont les plaintes des habitants qui déclenchent la procédure d'inspection. "Dans le quartier du Vieux Pont, les habitants se plaignent de que de l'usine de gaz, il sort une sorte de goudron qui s'infiltre dans les terres et lorsqu'il tombe de l'eau est entraînée jusque dans la fontaine publique, qui se trouve à cinquante mètre environ de l'usine et que sur l'eau, il y a une espèce d'huile qui répugne. Ils prétendent que ceci est pour beaucoup dans les maladies qui existent dans le quartier"

Pour autant on reste frappé par l'extrême mansuétude du conseil de salubrité, composé de médecins et d'industriels, à l'égard des nuisances industrielles :

Rapport sur l'installation d'une machine à vapeur dans la blanchisserie de monsieur Richard (1839) : "considérant que le charbon de terre est le combustible qui doit servir à alimenter la machine, que les produits de la combustion de ce corps ne pourraient être nuisibles que dans des conditions qui n'existeront pas ..." l'installation de la machine à vapeur est autorisée

Rapport sur l'ouverture d'une teinturerie en plein centre-ville (1844) : "la commission émet l'avis qu'une teinturerie, même sur une plus grande échelle et quoique située au centre de la ville, ne présente pas d'inconvénients sérieux pour la santé publique, et qu'on peut sans danger accorder l'autorisation demandée"

Archives Municipales de Cholet, 5I 33 : Etablissements dangereux

(Extrait d'un de mes articles parus dans la rubrique "Histoire Locale" du Courrier de l'Ouest de Cholet 2005-2008)

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