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Aux fils du temps

21 février 2009

De l'importance de la cuillère d'argent en cuisine

Voici une recette, relativement simple (je ne l'ai pas testé) de biscuits à la cuillère, figurant dans le livre de recette de madame Leduc en 1855.

« Trois oeufs pesant deux onces de sucre une once et demie de fécule ou farine de gruau, si on veut aromatiser le faire à son goût. Battre les trois blancs d'oeufs en mousse épaisse pendant une demie heure au moins et au frais, quand les jaunes d'oeufs sont bien battus, à part on y délaie le sucre peu à peu ainsi que la fécule, quand cet amalgame est terminé et le four d'une chaleur douce on délaie doucement les blancs d'oeufs avec le reste, on prend de la composition avec une cuillère à bouche d'argent on verse cette neige sur une feuille de papier légèrement saupoudrée de sucre tamisé en l'étendant en long, on a soin de mettre ce papier avant sur une plaque de fonte qu'on place ensuite dans le four »

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20 février 2009

Un dîner du 77e RI de Cholet pendant la Première Guerre Mondiale

Un menu d'un goût plutôt douteux pour le 77e Régiment d'Infanterie de Cholet

Menu du 23 février 1915 composé spécialement par la maison en l'honneur du valeureux sept sept

Potage Herenthage

Boche sauce sept sept

Poulet de tranchées (engraissés spécialement)

Primeurs des jardins souterrains de Hooge Gourbis (provenance directe)

Renversé à la marmite Boche

Au rendez vous des asticots (peut se manger en toute confiance, chacun d'eux ayant été soigneusement désossé)

Triomphe d'Ypres

Bombes modèle 36e armée

Vins des caves de Hooges (cuvée spéciale)

Elixir anti-boche

Traduction

Soupe à l'oignon et au potage

Tournedos pommes purée

Poulet rôti

Haricots verts

Crème presque renversée

Pâtisserie

Oranges

Vins de France

Liqueurs variées

Archives Municipales de Cholet

20 février 2009

Le triste sort du sieur de la Gilbretière

Louis Baudry, sieur de la Gilbretière au XVIIIe siècle, avait ce qu'on peut dire vulgairement "la poisse". Voici succintement le récit de sa vie et de ses déboires

1- sa mère décède alors qu'il est jeune enfant 2- son père, une fois remarié, tente par tous les moyens de détourner son héritage au profit des enfants du deuxième lit 3- une fois adulte, il arrive, aux termes de procès couteux à récupérer ses biens mais comble de l'histoire les procès l'ont ruiné il se fait saisir une partie de ses biens par ses créanciers ! 4- il se marie deux fois 5- à sa mort, les héritiers du deuxième lit font annuler le premier mariage en s'appuyant sur des pièces fournies par un faussaire 6- tous les enfants du premier lit sont déclarés "bastards" 7- s'ensuit une série de procès pendant plus de vingt ans 8- les enfants du premier lit gagnent leur procès le premier mariage est de nouveau valide mais ils sont tous totalement ruinés

à suivre une sorte de procès verbal de la Gilbretière, maison noble, commune de Nuaillé (49) que Louis Baudry doit vendre en 1631 pour faire face à ses créanciers:

Extraict de la composé de la Gilbretiere suivant lequel traicteront les partyes à condition de faire voir les choses au futur acquereur et luy faire valloir lesdites choses le prix de l'extraict ou il se desduira a deffault sur ce qu'il devra de l'outre plus du [deue] et la desduction au denier vingt.

Premier la maison composée de deux corps de logis en potence (en forme de L) dans lesquels y a une salle avec la cuisine au bout d'icelle, une depence avec dix chambres tant en antichambre chambre ou galletact /

Item une cour entièrement pavée en l'enclos de laquelle y a une chapelle rentée et dediée dont la presentation est audit seigneur de l'austre part un fenil à mettre foing avec une escurie au dessus et des austres costés sont granges boulangeries escuries ruinées la pierre sur le lieu /

Item ladite cour enclose de douves de quatre vingt ou cent pieds d'ouverture depuis la courtinne jusques aux terrasses eslevée par ses quatre pans desdits fosséz

Item au pied d'un des pans de ladite terrasse est un prée qu'exploite le mestayer de la maestairie contigue de l'austre pan et du mesme costé est un grand jardin qui est exploicté a present par le seigneur et du costé du quatriesme pan est un plan en jardin non parachevé avec un canal de quatre vingt ou cent pas de long et de vingt pieds de largeur,

Plus y a jeu de mail de sept cent pas ou environ proche lesdits jardin et allées en forme [Thourye] de huict ou neuf cent pas conduisant à un estang et a un jeune boys de haucte fustaye garny d'allées couvertes les garennes et taillis contigues à ycelluy /

Item proche la maison sont les boys taillis d'icelle lesquels après quatorze ans ont esté vendus à Loys Valeau marchand de Vezins six cent cinquante livres et vingt quatre livres de vin de marché sans comprendre pour cent cinquante livres de [tay] boys et charbon levé outre ledit prix le tout ne font que cinquante livres l'an cy /

Item joignant lesdits boys sont plusieurs chesnes qui s'ebranchent de sept en sept ans et au bout desquels on couppe sept milliers de fagot qui reviendroit à dix livres le millier les façons desduites a soixante dix livres qui equivolleroysme par an dix livres cy /

Item en dessoubs des boys y dessus est la forest de Vezins ditte les Hautes et Basses Chappelenière boy de souches et [verryer] avec les landes de la Couiziere et de Mizaire tenuz dudit seigneur de Vezins dans tous lesquels lieux ledit sieur de la Gilbretiere a pour toutte sorte de bestes droict de pasturage pour ses pourceaux droict de glandée avec droict de boys mort et mort boys pour son chauffage et de ses fours droict de boys a bastir pour ce qui est exigé sur le lieu ou maison droict de chasse a toutes basteu avec cors cryes chiens [toyles] et [rets] et dans tous lesquels lieux partye des uzages en uceux tant mestayers du seigneur de Vezins quautre luy payent de rente requerable sept septiers de ble cinq de seignle et deux de froment vingt cinq ou vingt six chappons et six grands cent de thuille touteffois ayante lesdits usagers longtemps payéz aux domestiques du sieur et dame de la Conterie mal soigneux de leurs droictz le sieur de la Gilbretiere a present n'en a peu autre que cinq n'ayant voulu faire procet ledit bled a raison de neuf livres feroit soixancte quatre livres avec les cinq chappons et 600 de tuille cy

Item a ledit seigneur en Nuaillé [fillette] de Mazières seul banc et sepulture en ladite eglize de laquelle ses predecesseurs ont donné lapplacement et en est le seigneur de Vezins dudit bourg seigneur dominant

Item est deu audit seigneur trente et deux boisseaux de sel mesure de Mortagne tous les ans la vigile Notre Dame de septembre par les seigneurs ou detempteurs de la mestairie de la Bradeliere paroisse de Montigny rendable jours  lesdits ans audit jour soubz la gallerie de l'églize Sainct André de la Marche et la requerable par lesdits seigneurs audit jour lorsquilz n'ont donné le sel ilz ont donné trente livres cy

Item a ledit seigneur en Mehoudy paroisse d'Aubigny une maison avec une chambre, une estable, un fenil audessus. Item un pressoir tirant et [cuvant]. Douze boisselées de pres tant en jardin quen pastys proche dudit lieu dict Champ Bataille. Cinq cartiers de vignes plantés et en [communs]. Item un pre sur le Layon. Item huict cartiers de vignes plantés circuit de hayes et fosséz tout en un enclos dict Pommepoire le tout a esté estimé cent livres par an cy

Choses affermées

Item un pré Tourmentines le pré Guiot, bail en sera fourny cent trente livres cy

Item les quatre mestairies proche la maison baux en seront fourniz scavoir de la prochaine dont le seigneur a pour luy reservé le jardin grand et petit les taillis de garennes pour vingt livres sans quoy compter elle paye encore cent soixante livres et employant tous feroit cy

Item les deux tiers du grand Village reservé 14 boisselées vendues et renter en deppendants et fermers de [] bordages cent seze livres cy

Item la petitte Goubaudiere et les demy tiers de la grande deux cent livres cy

Item Guinefolle payer soixante livres cy

Item la Vitre quoy que les demoiselles du Panantys y pretendent le tiers payer pour le total cent quatre vingt dix livres et quarante sols qui y sont deubz de rente sur deux boisselées de jardin cy

Item en le fief de la maison et celuy de la Vitre Grigon et Mazieres avec le bordage la Guerche et pres Sanglards six cent livres cy

Les partyes après avoir eu lecture du present extraict ont ensemble convenu et arresté convenu et arresté yceluy a la somme de quinze cent livres dans laquelle sont compris les deux cent livres des pensions des soeurs religieuses dudit seigneur au Perray mais ne sont compris les soixante et troys  livres six sols huict deniers pretendues par les demoiselles du Panantays tantes du sieur de la Gilbretiere dont lesdits partyes sont demeurées d'accord et de l'arrest dudit revenu a la somme de quinze cent livres dont pour tous garantage ledit seigneur fournira les baux et pour ce qui reste affermé en ont les acquereurs futurs demeuré d'accord faict le cinquiesme de juillet mil six cent trente et un les futurs acquereurs sont les soubsignéz seigneur et dame de la Roche Ferriere soubsignéz pour valider ce que dessus.

Claude Daubigné Janne Tiraqueau

Sans_titre_2 La Gilbretière, XIXe siècle

Cette image est propriété des Archives Départementales de Maine et Loire

14 février 2009

Eugène Lelong a perdu toute sa famille pendant la guerre de la Vendée

« A Monsieur le sous-préfet du 4e arrondissement de Maine et Loire à Beaupréau

A l'honneur d'exposer Eugène Lelong, né et domicilié à Cholet, ou il demeure, chez le sieur Clochard cadet, tisserand, quartier du moulin à vent, paroisse Saint Pierre, que, dès l'année 1793 il faisait avec son père dans l'armée Royale Vendéenne d'Anjou à faire des cartouches pour ladite armée.Que son père, pris au passage de la Loire, fut conduit à Nantes ou il fut guillotiné ; Que son frère aîné, tambour en la même armée, fut pris dans le même tems et fusillé à Saumur ; Qu'une soeur cadette, pris au passage de la Loire, fut emmené à Nantes ou elle fut jettée à l'eau et noyée ; Que le sieur Bonneau son oncle, commandant sous monsieur d'Argonne, la place de Cholet en ladite armée, ne voulant pas livrer la place aux ennemis du Roi, mourut en combattant pour lui ;Que l'épouse dudit Bonneau étant restée, et les Républicains étant devenus maîtres de la place, la conduisirent à la butte de Bournaud près Saumur, ou elle fut fusillé avec bien d'autres ; Qu'enfin son oncle et sa tante Meunier, dresseurs de demi fil à Cholet, étant connus pour leur attachement à la cause du Roi, furent également pris et fusillés; Qu'il est resté avec sa mère pauvre laveuse à Cholet ; à la subsistance et à l'entretien de laquelle il est obligé de subvenir dans l'âge avancé ou elle se trouve ; Qu'en un mot : l'exposant n'a cessé depuis 1793 de faire partie des Royalistes armés pour la cause du Roi ; qu'il a fait campagne en la présente année 1815 comme fourrier des grenardiers de la subdivision de Cholet ; qu'en cette qualité, il s'est trouvé à la Retraite de la Rocheservière ou il a fait preuve de bravoure en tuant d'un coup de fusil un dragon ennemi, qui chargeoit sur monsieur de Cambourg père, commandant alors la division de Cholet, que désirant de plus en plus, donner des preuves de son dévouement pour le soutien de son Roi légitime, le dit exposant vous supplie très humblement monsieur le sous-préfet, de vouloir lui accorder la place de garde champêtre qui est en ce moment à votre disposition ; ce que accordant ledit exposant ne cessera d'en être reconnaissant. Cholet le 30 décembre 1815 » (source : Archives Municipales de Cholet, 2D)

Eugène est fils de Claude Lelong, menuisier, et de Marie Bonneau, mariés à Cholet le 4 octobre 1768. Le couple a plusieurs autres enfants : Marie née le 24 septembre 1768 (elle se marie en 1798 avec Louis Griffon), Marguerite née le 20 mars 1770 (morte trois jours après) , Marguerite née le 5 janvier 1771 (morte trois mois après), Jeanne née le 13 avril 1772, Claude né le 11 juillet 1778 (mort en 1779), Louis né le 7 octobre 1780 (mort en 1809) , le dit Eugène qui se nomme en réalité Louis Eugène né le 6 septembre 1782, Esprit né le 14 avril 1785 (mort en 1807 au service militaire des suites d'une fièvre), et Pierre Félix né le 26 août 1789.Le sieur Bonneau dont il est question est probablement François Bonneau, son oncle, 36 ans, brigand de la Vendée,fusillé à Nantes, le 2 janvier 1794. L'oncle et la tante Meunier sont probablement François Meunier époux de Marie Marguerite Bonneau.

La famille est bien durement touchée par la guerre de Vendée. Mais certains détails ne collent pas et sont peut être à mettre sur le compte de l'âge d'Eugène pendant les faits (11 ans) ou au temps qui passe (nous sommes 21 ans après les évènements) :

Aucune trace de son père, Claude, "fusillé à Nantes" dans la liste de l'abbé Boineau

Son frère aîné "fusillé à Saumur" : à moins d'avoir oublié un enfant dans la généalogie, ca ne peut être que Louis et on a bien un Louis Lelong de Cholet, exécuté à Nantes le 16 nivose an II  ou 5 janvier 1794 dans la liste de l'abbé Boineau, mais j'ai retrouvé l'acte de décès de Louis en 1809, mort à Cholet !

Sa soeur Marie épouse Griffon Louis  est dite selon les sources "disparue après avoir passée la Loire" ou "massacrée au Mans, place des Jacobins, le 15 décembre 1793, ou "fut emmené à Nantes ou elle fut jettée à l'eau et noyée " Enfin aucune trace des Bonneau et des Meunier dans la liste de l'abbé Boineau. Sa mère est effectivement vivante et vit avec son fils (source : recensement).

Eugène Lelong obtient la place de garde champêtre, place qu'il garde jusqu'à sa mort en 1843

Qu'est ce qu'un fourrier ? Soldat qui se trouve sous les ordres d'un lieutenant, il est économe et chargé de s'occuper des logements de la compagnie. Pour en savoir plus : www.waterloo-reconstitution.com/officiers_et_sous-officiers.htm

12 février 2009

Le retour des Chouans à Cholet

5 floréal an V, lettre du maire à l'administration centrale du département

« Nous avons appris que les déserteurs et anciens chasseurs de Stofflet formoient des rassemblements. On les a vu au nombre de 50 dans les environs de Maulévrier. Les forêts de Breuil Lambert et Vezins leur servent de retraite. Chaque jour des individus sont attaqués. Il n y a plus de sûreté dans les environs de ces immenses forêts. Nous avons appris par le commissariat de la force armée à Cholet qu'il y a eu ces jours ci des mouvements dans les environs de Chemillé. Nous vous prions d'inviter le général à augmenter la force armée et de faire mettre des troupes en cantonnement dans les environs des forêts de Vezins et Maulévrier. C''est le seul moyen d'empêcher la guerre de renaître dans ce malheureux pais »

9 pluviose an VII, lettre du maire à l'administration centrale du département

« Vous avez sûrement été informés par l'administration municipales de Chemillé et la gendarmerie nationale de l'évènement qui est arrivé hier sur la route de Chemillé à Lambert d'ou il est résulte que Houdbine prêtre réfractaire a été soustrait à la gendarmerie par un nombre considérable de gens armés et masqués. Aujourd'hui les gendarmes venant à la correspondance à Trémentine pour Chemillé et Cholet ont rencontré un attroupement de trente à quarante hommes armés de faux et de serpes qui traversoient la grande route entre Chemillé et Saint Georges de la Garde et paroissoient diriger leur marche vers les forêts de Vezins et  Maulévrier. C'est ainsi que la guerre de la Vendée a commencé. Nous croions que les ennemis du gouvernement répandus dans différentes communes emploient tous les moyens pour faire reprendre les armes. Les fanatiques s'agittent dans tous les sens, ils mettent à profit le mécontentement occasionné par la perception des impôts. Malgré les assurances que le gouvernement a donné aux habitants que la conscription militaire n'auroit pas lieu dans le pais , ils leur persuadent que le cas d'une guerre extérieure, tous les hommes en état de porter les armes seront forcés de partir. Notre situation devient chaque jour plus critique. Il n'existe dans notre canton aucune force armée qui puisse en imposer. Trois gendarmes et un officier, six soldats vétérans et trois officiers composent la force armée. Nous nous occupons à former une colonne mobile. Cette opération ne peut être terminée que dans quelques jours. Cependant c'est à Cholet que se réunissent pour le commerce tous les habitans des catons voisins dans un rayon de cinq à six lieues. Leur fortune est entre les mains des commerçants de la place. Il existe de plus deux caisses publiques qu'il importe de conserver. Depuis deux décades, les détachements d'infanterie et de cavallerie cantonnés à Cholet ont été rappellés. L'absence des troupes de notre commune prête beaucoup aux moyens dont se servent les ennemis de la chose publique. Ils exagerent les besoins que la république à des défenseurs de la patrie en leur faisant apercevoir un point très important laissé sans défense. La sureté du pays et le maintien de la tranquilité exigent qu'il y ait continuellement des troupes à Cholet. Leur présence en impose plus que partout ailleurs. Nous vous prions de prendre des mesures promptes pour faire cantonner un détachement dans notre commune. Dans le cas ou il faudroit marcher pour dissiper les rassemblements il existe parmi nos concitoyens un bon nombre de patriotes qui se réuniroient à la force armée s'ils avoient des armes »

22 pluviose an VII, lettre du maire à l'administration centrale

« Nous venons d'être prévenus à l'instant par la citoyenne de la Richerie de Beaurepaire accompagnée de la citoyenne Nivelleau de Cholet, qu'il se formoit des rassemblements de gens armés dans les parties des départements de la Vendée et des Deux Sèvres qui nous avoisinent . Des gens qu'on avoit prévenus pour marcher leur ont fait confidence des projets des ennemis de la chose publique. Le premier rassemblement doit se réunir au bois d'Ardelay  aux environs des Herbiers pour se porter sur les Essarts et les Herbiers ; un second doit se porter sur Montaigu. On leur dit qu'un autre devoit se former dans le département du Maine et Loire et attaquer Cholet. Ces deux citoyennes arrivent de la Gaubretière département de la Vendée. Aussitôt leur arrivée dans notre commune elles nous ont fait part de ces renseignements, connaissant leur patriotisme et le degré de confiance qu'elles méritent nous nous sommes décidé à vous communiquer ces renseignements. Depuis longtemps les propos de gens dont nous connoissons les opinions anti républicaines dont nous surveillons toutes les démarches nous assurent qu'il se prépare un mouvement . Dénués de moyens de défense nous avons tout à craindre d'une poignée de scélérats qui viendroient nous attaquer. Nous vous prions de prendre les mesures les plus promptes pour assurer notre tranquilité. Un petit nombre d'hommes une fois insurgés parcourant les campagnes forceroient les gens paisibles à marcher avec eux et par suite le rassemblement deviendroit très sérieux »

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7 février 2009

Les enfants perdus de la guerre de Vendée

Pendant la guerre de Vendée, de nombreux choletais et choletaises, Chouans ou pas, quittent la ville avec leurs enfants. Dans le désordre de l'époque nombre de familles se retrouvent séparées et de nombreux enfants se "perdent". La correspondance du Maire fourmille de lettres de demandes de renseignements plus ou moins précises concernant ces enfants perdus à qui l'on tente de redonner un foyer.

Lettre du maire de Fougères au maire de Cholet, 7 frimaire an IX

« Citoyen, Depuis le mois de Brumaire an II il est resté à Fougères une jeune fille nommée Marie-Anne Mary fille de Charles Mary boulanger demeurant en votre commune fauxbourg Saint Louis. D'après les renseignements qui m'ont été donné pour cette jeune fille, il y avoit vis à vis la maison de son père une lande dans laquelle étoit une chapelle vis à vis la porte de la maison : les voisins étaient les nommés Poirier médecin pour les animaux et gloria son sa tante se nommoit Magdeleine Marye. Le père avoit trois enfants et a péri à Antrain, la mère a du mourir dans votre commune. Je vous prie de faire les recherches nécessaires pour découvrir les parents de cette infortunée et les inviter à venir la reprendre à Fougères »

= il n'a pas de faubourg Saint Louis à Cholet / aucun boulanger répondant au nom de Mary ou Mari dans les registres paroissiaux.

Lettre du maire de Dol au maire de Cholet, 20 juillet 1809

« Monsieur le maire, Il existe en Dol un fille âgée de 19 ans qui a été laissée par les Vendéens lors de leur passage en 1793; elle ignore ses noms et ceux de ses père et mère ; elle sait seulement qu'elle doit être née à Cholet ou dans les environs, que son père tenait une manufacture de mouchoirs et qu'il avait des boeufs, qu'elle avait une soeur nommée Angélique et un frère dont elle ne se rappelle  pas le nom ; que son père habitait une maison neuve, que son parain la transporté dans ce pays sur une cavalle, qu'elle était habillé d'indienne et coeffée d'un bonnet rond. Ces renseignements sont bien vagues sans doute, mais ils pourraient néanmoins suffire pour découvrir la famille de cette infortunée. Je vous prie monsieur le maire, de vouloir bien concourir à lui rendre un était, que lui ont fait perdre des circonstances désastreuses prendre et faire prendre des informations précises à cet égard et de vouloir bien les participer le plus promptement possible »

= aucun nom de famille / impossible donc de retrouver sa famille

Lettre du maire de Cholet à l'administration municipale du Mans, 23 frimaire an VI

« Marie Bernier des environs de Cholet, âgée d'environ six ans lors du passage de la Loire par les insurgés et emmené par ses parents fut trouvée dans les environs du Mans après l'affaire qui eut lieu dans cette commune. Elle fut envoiée en nourrice, nous vous prions de nous donner des renseignements à ce sujet pour les transmettre aux parents de cet enfant qui désirent la retrouver »

Lettre du maire d'Argentan au maire de Cholet, 12 août 1810

« Monsieur le maire, dès les premières étincelles de la guerre de Vendée, et après avoir perdu son mari, Marie Pélagie Chiasson veuve  Joseph Bouet de la commune de Maulévrier faisant partie de votre canton se retira en la ville d'Argentan ou elle est décédée il y a quatre ans. Joseph et Marie Pélagie ses enfants partis de leur pays dès leur plus tendre enfance, ne connaissant qu' imparfaitement la famille et le pays qui les a vus naître, poussés par ce sentiment qui porte l'homme à se rapprocher des personnes qui lui sont attachées par les liens du sang m'ont engagé a vous écrire pour vous prier de vous informer si des messieurs Chiasson jadis aubergiste à Cholet sont encore existants ou s'ils n'ont point succombé dans la lutte malheureuse dont votre pays a été le théâtre. Le motif de cette demande est bien naturel; ils se proposent de se rendre au pays dans le cours du mois de septembre prochain pour tacher de recouvrer quelques propriétés foncière que leur mère fut forcée d'abandonner et avant d'entreprendre ce voyage ils désirent connaître l'existence de leur famille ... »

= Il y a bien un Chiasson Pierre, aubergiste, place Rougé ou place Neuve, en 1811.

Nous ne savons pas si les deux enfants Bouet viennent réellement à Cholet. Louis Joseph se marie en 1806 à Argantan, ou il exerce la profession de perruquier, il est dit « demeurant depuis 14 ans à Argantan »

Marie Pélagie Chiasson décède à Argantan en 1807. Elle s’était remariée avec Jacques Hue dit Terre Sainte.

Archives Municipales de Cholet, correspondance du Maire

6 février 2009

Un cas de polygamie à Cholet au XIXe siècle

« Une femme abandonnée depuis huit ans par son mari dont elle n'avait par reçu de nouvelles, le croiant mort, a pris un second mari voilà près d'un an. Ce second mariage a été fait par le prêtre et par l'officier public. Le premier mari a dernièrement donné de ses nouvelles à cette femme qui s'est aussitôt vue abandonnée par son second. Elle vient d'accoucher. Lequel des deux maris est réputé père de l'enfant. Le premier mariage n'a point été dissous par le divorce, et le second n'est point légal. Il paroitroit d'abord que le premier mari seroit réputé père de cet enfant suivant cet adage « is est pater quem nuptio demonstant ». D'un autre coté il est notoire que le premier mari n'est pas rentré au pais depuis son départ. Cette homme d'ailleurs actuellement militaire pourroit facilement prouver qu'il n'a point quitté son corps depuis son enrôlement. Toutes ces raisons nous mettent dans l'embarras sur l'état de cet enfant. Nous attendons votre décision pour l'enregistrer »

Archives Municipales de Cholet, lettre adressée au préfet, 1797

6 février 2009

La détresse d'une fille mère au XIXe siècle à Cholet

Au XIXe siècle, comme sous l'Ancien Régime, il n'existe aucune structure à Cholet pour accueillir les filles mères pendant leurs couches. Elles doivent se rendre à Angers dans des conditions souvent extrêmes. C'est par humanité que le Conseil Municipal décide, en 1797, d'aider la jeune Laurent, pourtant étrangère à la ville, en la plaçant chez Ursule Guinefoleau veuve Berson, sage-femme, aux frais de l'administration militaire.

Délibération Municipale, 24 frimaire an V

"S'est présentée la citoyenne Jeanne Laurent âgée de 23 ans, blanchisseuse, demeurant au bourg de Cerisaye, département des Deux Sèvres, laquelle a déclaré etre enceinte d'environ huit mois et demi que dans l'espérance d'aller faire ses couches à Douay, elle est sortie de Cerisaye ou elle n'avait aucun secours à attendre ; mais que cette espérance cesssant par les renseignements postérieurs qu'elle a pris, et craignant d'avoir atteint le terme de son accouchement avant d'avoir pu trouver un logement et les secours indispensables dont elle a besoin dans sa position, elle prie l'administration de prendre pitié d'elle et lui procurer les moyens de faire ses couches avec sureté sans qu'elle soit obligée de faire de dépenses parcequ'elle n'a absolument aucune faculté pécuniaire. L'administration délibérant sur cette déclaration prenant en considération la position critique dans laquelle se trouve cette fille, et pensant que les administrateurs ne peuvent sans inhumanité et sans manquer à leurs devoirs lui refuser les secours qu'elle réclame, a arrêté, après avoir entendu le commissaire du Directoire Executif, premièrement que la citoyenne Laurent sera logée jusqu'à ce qu'elle ait fait ses couches et qu'elle soit parfaitement rétablie chez la citoyenne veuve Berson demeurant en cette commune quartier de Rousselle laquelle citoyenne appellée et présente a consentie recevoir cette fille moyennant un salaire de quatorze francs deuxiemement que le fournisseur des vivres pain et viande aux militaires fournira à la dite citoyenne veuve Berson pour la citoyenne Laurent tant qu'elle sera chez elle ou jusqu'à nouvel ordre trois quarterons de viande et une livre et demie de pain par chaque jour, sur bons délivrés par l'administration ou visés par elle"

Lettre du maire aux fournisseurs des vivres, pain, viande et du bois des militaires, 24 frimaire an V

« Citoyens, nous vous prévenons que nous venons de prendre une délibération dont une disposition porte qu'il sera fourni à la citoyenne veuve Berson de cette commune pour la fille Laurent une ration de bois, une ration de pain et rois quarterons de viande par jour, jusqu'à nouvel ordre, sur bon délivrés par nous, tous les deux jours, nous vous invitons à vous y conformer et à faire en sorte que cette citoyenne n'éprouve ni refus, ni désagrément dans ses demandes »

Lettre  du maire aux administrateurs du département de Maine et Loire, 25 frimaire an V

« Citoyens, nous vous faisons passer expédition d'une délibération que nous venons de prendre et que nous soumettons à votre approbation. Elle a pour objet le placement aux frais de la République ou du département, d'une fille prête à faire ses couches. Deux choses sont à remarquer dans cette délibération : 1 la fille dont il s'agit n'est pas de notre canton, elle n'est même pas du département de Maine et Loire ; 2 nous avons arrêté entre autres choses que les fournisseurs militaires fourniroient chaque jour à cette fille une ration de bois, une ration de pain, et trois quarterons de viande.

D'abord sans décider si nous devions recevoir et faire soigner la fille Laurent habitante d'un autre canton et même d'un autre département nous avons cru ne pouvoir nous en dispenser parce quelle se trouvoit dans un abandon absolu sans aucun moien pécuniaire, et hors d'état de retourner chez elle. Relativement à l'ordre que nous avons donné aux fournisseurs militaires, avions nous le droit de prendre cette détermination ? C'est une question que nous vous prions de décider ; mais dans le cas ou nous ne l'aurions pas, veillez nous dire quel parti nous devions prendre, quel moyen nous devions emploier ; car vous n'ignorez pas qu'il n' y a à Cholet ni aux environs hospices civils ; et que nous n'avons aucuns fonds à notre disposition ni pour ce genre de dépense, ni pour d'autres. Nous avons été instruits depuis hier que cette fille a la galle, ce qui nous a déterminé porter à 14 livres le salaire de la veuve Berson chez qui elle est logée »

Lettre  du maire de Cholet aux administrateurs du département de Maine et Loire, 8 nivose an V

« Lorsque nous avons pris notre délibération du 24 frimaire relative à la fille Lorent enceinte, nous ne nous sommes pas dissimulé que quelques unes de nos déterminations n'étaient pas réguliaires, et nous vous avons fait part de nos doutes, dans notre lettre . Mais nous vous avons dit en même tems, les raisons qui nous avaient décédés. Nous vous avons observé d'abord que cette ville était dans un état à ne pouvoir être transporté sans de grands risques; et ensuite, que n'ayant par devers nous aucune ressource et obligés cependant de procurer à cette malheureuse des secours indispensables et pressants. Nous ne pouvions guère faire autrement que nous n'avons fait.

Nous allons citoyens arrêter les fourniments faits jusqu'à ce jour par les fournisseurs militaires, et nous vous faisons passer le certificat de pauvreté dont parle votre arrêté. Nous vous prions de ne pas perdre de vue que la fille Lorent ne peut subsister que des secours qui lui seront fournis, et que quelques jours de retard peuvent lui être infiniment funestes.

Permettez citoyens administrateurs que nous vous fassions deux observations sur cette affaire.

La situation des administrateurs municipaux est bien embarrassante lorsqu'ils se trouvent pas des circonstances non prévues placés entre l'obligation d'agir selon les règles et l'obligation non moins forte de prendre des moyens pour sauver une infortunée sur le point d'être mère. Si nous eussions, lorsque la fille Lorent s'est présentée, décidée qu'elle fut rendu à Angers, outre les difficultés que nous eussions éprouvées, il est possible, il y a lieu de croire même qu'elle n'en eut pas eu la force et dans ce cas que serait telle devenue ?

Nous savons que les filles enceintes qui se présentent à la maison établie à Angers pour elle, en sont reçues qu'à l'instant de faire leurs couches, et nous en avons vues qui ont été obligées de retourner chez elle accoucher, parce qu'on exigeait  qu'elle se missent en chambre garnie pour attendre le jour de l'accouchement. L'établissement en question en peut donc être utiles qu'aux femmes d'Angers et des environs et non à celles de nos cantons éloignés »

Lettre  du maire de Cholet aux administrateurs du département de Maine et Loire, 12 ventose an V

« Nous vous faisons passer ci joint un certificat qui atteste l'indigence de la citoyenne Louise Laurent et qu'elle est mère et nourrice d'un enfant mâle naturel [Louis]. Nous vous prions de ne pas tarder à lui faire toucher les secours bienfaisants que la loi lui accorde, ainsi qu'aux autres nourrices d'enfants de  la Patrie dont nous vous avons fait passer le tableau et les certificats d'indigence prescrits par vos arrêtés »

Archives Municipales de Cholet, correspondance du Maire

Naissance de Louis Laurent, 26 pluviose an V, Cholet

"Aujourd'hui vingt sixieme jour de pluviose cinquieme année à onze heures du matin par devant moi Francois Menard du Coudray membre de l'administration municipale du canton de Cholet, élu le vingt un vendemiaire dernier pour dresser les actes destinés à constater les naissances mariages et décès des citoyens, est comparue en la salle de la maison commune Jeanne Laurent domiciliée de Serizai, département des Deux Sèvres, laquelle assistée de Ursule Guinefoleau veuve Berson agée de trene quatre ans domiciliée en cette commune et de Louise Manseau femme Chupin agée de cinquante deux ans domiciliée aussi de cette commune,  declaré à moi Francois Menard du Coudray qu'elle est accouchée le six du présent mois dans la maison de la citoyenne veuve Berson d'un enfant mâle qu'elle m'a présenté et au quel elle a donné le prénom de Louis, d'après cette déclaration que la veuve Berson la citoyenne Chupin ont certifiée conforme à la vérité et la representation qui m'a été faite de lenfant dénommé, j'ai rédigé en vertu des pouvoirs qui me sont délégués le présent acte. Les deux témoins et la mère de l'enfant ont déclaré ne savoir signer"

Archives Municipales de Cholet, état civil

1 février 2009

La société d'horticulture de Cholet

"Depuis quelques années, la culture des plantes maraîchères, des arbres à fruits et surtout celle des fleurs  pris une grande extension". For de cette constatation, Auguste Fonteneau, négociant choletais, passionné de jardinage, lance en 1862, l'idée de créer une société d'horticulture. Il rallie rapidement plusieurs amateurs de jardinage. Toute cette période est imprégnée d'une forte culture botanique. L'amour des plantes se diffuse grâce aux jardiniers amateurs, surtout de riches propriétaires. Le 20 septembre 1862 la Société d'horticulture de Cholet voit le jour. Elle a pour but "le perfectionnement, l'encouragement et la propagation de toutes les branches de l'horticulture, ainsi que des sciences et des arts qui s'y rattachent". Les discussions politiques ou religieuses y sont formellement interdites.

La société ouverte aux choletais, amateurs ou professionnels, ainsi qu'aux habitants de l'arrondissement, remporte un vif succès. Chacun peut moyennant une cotisation annuelle de dix francs (un ouvrier dans une manufacture textile gagne entre 1 franc 60 et 3 francs par jour) en faire partie. Les dames ne sont pas en reste : pour une cotisation de six francs, elles peuvent assister aux délibérations de la société et participer aux concours de la société. En 1884, 64 hommes et 6 femmes sont membres de la société d'horticulture.

La société se dote rapidement d'ouvrages horticoles, propose des conférences, entretient une correspondance avec les autres sociétés, notamment celles d'Angers et de Fontenay, organise des concours : celui de la plus belle pomme de terre, des plus jolies fleurs ... Car selon le fondateur de la société "le but que se proposent les sociétés d'horticulture n'est pas seulement de réunir dans les expositions plus ou moins fréquentes des fleurs, des fruits et des plantes rares, il faut encore chercher à améliorer les produits de nos cultures, en augmenter le nombre, l'introduction de plantes nouvelles et utiles, faire connaître les espèces de végétaux qui conviennent à tel ou tel climat".

Archives Municipales de Cholet, 1 J 44

(Extrait d'un de mes articles parus dans la rubrique "Histoire Locale" du Courrier de l'Ouest de Cholet 2005-2008)

29 janvier 2009

Quel destin pour les Choletaises autrefois ?

Que pouvait donc espérer de la vie une jeune choletaise autrefois ?

- Si son père était riche : recevoir une instruction, faire un beau mariage, élever sa famille, s'investir dans des actions de charité.

- Si son père était fermier : s'engager comme domestique avant de devenir à son tour épouse de fermier, travailler dur aux champs une partie de l'année, filer la laine pendant la saison morte, venir en ville une fois par semaine pour vendre son beurre.

- Si son père était tisserand : entrer dès 8 ans dans la même filature que son père et son frère , travailler entre 12 et 13 heures par jour pour un salaire de 85 centimes  pendant que ses homologues masculins gagnent 1 franc 60 pour le même travail (en 1852, les cardeuse des établissements Deschamps et Richard travaillent jusqu'à 15 heures par jour en été et 13 heures en hiver ! ), laisser tomber son travail à la filature après chaque grossesse (la première crèche choletaise n'ouvre ses portes qu'en 1886 !).

Quelque soit leur statut social, les choletaises d'autrefois devaient se plier aux normes de l'idéal féminin : être vertueuse et se soumettre aux hommes. Pour mettre en avant ses qualités, la municipalité de Cholet organisait chaque année, et ce jusqu'à la Première Guerre Mondiale, l'élection de la Rosière de Cholet, celle "qui par ses qualités, sa bonne conduite et son assiduité au travail aura le plus contribué à améliorer le sort de sa famille"

Choletaises d'autrefois :

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Etre une petite fille bien sage (collection privée - Reproduction interdite)

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Se marier (le grand jour) (collection privée - Reproduction interdite)

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Etre une bonne épouse (collection privée - Reproduction interdite)

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Fonder une (grande) famille (collection privée - Reproduction interdite)

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S'habituer au noir à la mort de son époux

Garder les petits enfants (collection privée - Reproduction interdite)

26 janvier 2009

A quoi ressemblaient nos ancêtres Choletais ?

En l'absence de photographies ou de portraits il est mal aisé de se représenter nos ancêtres. Pourtant quelques documents d'archives nous permettent de mettre enfin, sinon un visage, une physionomie sur un nom. Le registre d'inscription des passeports, tenu à Cholet de l'an IX à 1815, peut nous aider à appréhender la "silhouette" de nos aieux. Encore faut-il qu'ils aient demandé un passeport à cette époque.

Description des Choletais ayant demandé un passeport :

En_1801

En_1802

En_1803

En_1804

En_1805

En_1806

En_1807

En_1814

En_1815

Définition d'un "Seing" selont le Littre «  les enfant apportent du ventre de leur mère plusieurs taches ou macules dites vulgairement seings ». Le seing désigne ce qu'on nomme aussi tâches de naissance.

La "petite vérole" ou variole est une maladie infectieuse d'origine virale, très contagieuse et épidémique. C'était une maladie très redoutée :elle tuait un malade sur cinq. Quand elle ne tuait pas, elle laissait souvent un visage grêlé, défiguré à vie. Beaucoup de Choletais portent les marques de cette maladie au XIXe siècle.

1 pouce = 0.02 m

1 pied = 03 m

Sources : Archives Municipales de Cholet, 2I 4

25 janvier 2009

L'étrange signature de certains choletais : Francs maçons ?

En consultant les registres des mariages de Cholet après la Révolution, j'ai observé de belles signatures accompagnées de petits points (le plus souvent 3 mais parfois jusqu'à 5). En y regardant de plus près je me suis aperçue que les auteurs de ces signatures appartenaient tous aux mêmes catégories socio-professionnelles : ce sont des fabricants textiles, des gendarmes, des négociants ou marchands, des officiers municipaux et quelques hommes de loi (beaucoup moins nombreux des aubergistes ou épiciers, des charpentiers). De 1793 à 1820, les points qui accompagnent les signatures sont assez visibles et on peut en retrouver un grand nombre. Après cette date en revanche plus aucune signature pointée. Je me suis demandée si je ne me trouvais pas en présence de Francs maçons, puisque l'on parle souvent de signatures avec trois points. En l'absence de liste officielle, qu'on retrouve par exemple pour la ville d'Angers, la question reste ouverte.

Signatures des fabricants :

J'ai retrouvé 45 fabricants qui entre 1793 et 1820 ajoutent trois petits points à leur signature. Parmi les exemples plus bas vous pouvez voir différentes sortes de points : trois points en triangle autour ou en dessous d'une lettre, trois points entre deux barres en début, en fin ou au dessous de la signature.

Boisdron_Francois__fabricant__an_VI

Boisdron Francois, 1797

Raimbault_Francois__fabricant__1806

Raimbault Francois, 1806

Simon_Francois__tisserand__an_XI

Simon Francois, 1801

Cesbron_Tristan__fabricant__AN_VIII

Cesbron Tristan, 1800

Daviau_Julien__taillandier__1805

Daviau Julien, 1805

Gelusseau_Amaury___fabricant__AN_VIII

Gelusseau Amaury, 1800

Banchereau_Jean__fabricant__1806

Bancherau Jean, 1806

Signatures des gendarmes ou militaires :

Ce sont les seuls à ajouter leurs fonctions à leur signatures (g ou gd pour gendarme, chef de B pour chef de brigade, mal de logis pour maréchal de logis, sm pour sergent major, capt pour capitaine)

AN_VIII_Antoine_Bergat__gendarme

Bergeat Antoine, 1800

Bruzo_Toussaint__caporal_des_grenadiers__1806

Bruzo Toussaint, 1806

Cotel_Claude__commissaire_de_police__an_X

Cotel Claude, 1800

Cottin_Jean__mar_chale_des_logis__an_IX

Cottin Jean, 1799

Coudier_Alexandre__sergent_major__an_VI

Coudier Alexandre, 1798

ANV3Delaunet_Fran_ois__capitaine_du_ch_teau_de_la_Vend_e

Delaunet Francois, 1800

Delumeau_Ren___gendarme__an_IX

Delumeau René, 1801

ANV1Guillou_Esprit__chef_de_brigade_de_chasseur_de_la_Vend_e

Guillou Esprit, 1797

Guinodeau_Prosper__gendarme__an_IX

Guinodeau Prosper, 1801

Noyer_Pierre__gendarme__1808

Noyer Pierre, 1808

Planque_Benoit__mar_chal_des_logis__1807

Planque Benoit, 1807

Robert_Etienne__gendarme__1819

Robert Etienne, 1819

AN_VII_Florent_Roudloff__capitaine

Roudloff Florent, 1798

Routiau_Jean__mar_chal_des_logis__an_IX

Routiau Jean, 1801

Toutes ces images sont la propriété des Archives Municipales de Cholet

25 janvier 2009

La Belle Epoque a eu ses "vaches folles" !

Au XIXe siècle de nombreuses épizooties frappent les troupeaux choletais. Les bêtes doivent être abattues par dizaine alors auorités, vétérinaires et fermiers se mobilisent pour éradiquer le fléau. En octobre 1839, la ville de Cholet est touchée par une épizootie plus violente que les autres. L'infection aurait été importée, via la Charente Maritime, par du bétail venu du Limousin et de l'Auvergne. Aussitôt monsieur Charles "artiste vétérinaire" de Cholet étudie l'épidémie. Il constate qu'au début l'animal est triste puis se plaint, sa respirations est irrégulière et annonce des lésions plus graves dans les poumons qui finissent par perdre leur faculté respiratoire : l'animal meurt asphyxié. Il identifie le mal comme une pleuropneumonie mais n'arrive pas à déterminer les causes de la maladie ni son mode de contagion.

L'autorité municipale et le conseil de salubrité adoptent des mesures de prévention : inspection dans les étables, bêtes suspectes abattues, isolement du reste du troupeau. Des mesures de prophylaxie sont également arrêtées. On conseille aux fermiers de laver la bouche des animaux avec de l'eau vinaigrée. Dans le même temps la boucherie connaît une surveillance accrue, les animaux qui ne paraissent pas sains y sont refusés. Pourtant un rapport raconte quelques années plus tard que malgré l'interdiction les Choletais ont consommés la viande et le lait des bêtes malades.

Le 2 février 1851 alors que la ville doit de nouveau faire face à une épidémie, une commission est créée. Messieurs Houdet, médecin, Charles, vétérinaire, Bontemps, pharmacien, Cesbron Lavau, propriétaire cultivateur et Dixneuf, saigneur, sont chargés d'étudier la maladie et de refléchir aux moyens curatifs et préservatifs à employer. Malgré les précautions l'épidémie perdure. Tous les ans ce sont quelques dizaines de bêtes qui sont perdues. Si la politique d'abattage continue on emploie désormais des moyens préservatifs nottamment l'inoculation du virus. En 1882 environ 10 % du cheptel choletais est inoculé.

Description de l'infection par un homme de son époque

"Cette maladie, contre laquelle les hommes de l'art ne connaissent aucun remède utile, nous a été transmise par le bétail venu du Limousin et de l'Auvergne ; dans ces provinces la contagion a produit une grande mortalité ; mais ici bien que l'épidémie soit devenue presque générale, je ne connais aucun propriétaire qui ait perdu une seule pièce de bête. On ne suit aucun traitement particulier, on laisse la maladie se développer et on attend de la nature sa guérison ... Il me paraît sage de n'appeler aucun homme de l'art pour les animaux malades d'autant que j'ai entendu dire que les seuls qui aient succomé, avaient été saignés dans l'ignorance ou l'on était à l'origine de l'invasion"

Archives Municipales de Cholet, 5I 24: Mortalité du bétail

(Extrait d'un de mes articles parus dans la rubrique "Histoire Locale" du Courrier de l'Ouest de Cholet 2005-2008)

17 janvier 2009

Angers : Testaments (XVIIIe siècle)

Vous trouverez ici un relevé de quelques 1200 testaments, passés devant les notaires d'Angers, au XVIIIe siècle, classé par noms de familles :

* J'ai effectué ces relevés en 1999, il est possible que certaines liasses ne portent plus la même cote (voir tableau de concordance aux AD d'Angers)

* Renseignements dans ce relevé : cote, date, nom, prénom, nom du conjoint, profession (Ce relevé ne concerne que des habitants d'Angers)

Testament

(lorsque vous cliquez sur ce lien une page blanche s'ouvre, il faut patienter environ 30 secondes pour que de nombreuses formules apparaîssent, le tableau des testaments est juste en dessous, utiliser la molette ! )

17 janvier 2009

Le service de la Poste à Cholet en 1861

« Depuis longtemps des plaintes étaient portées au sujet du peu de commodité et même du peu de sûreté que présentent les abords de la poste aux lettres. En effet la cour au fond de laquelle sont placés les bureaux était encombrée de matériaux qui formaient des obstacles à la libre circulation lorsque les chevaux et les voitures ne venaient pas encore ajouter le danger au désagrément de traverser des tas de boue ou de mortier pour arriver à la boite. Si les matériaux et la boue ont diparu en partie, les chevaux et les Voitures vont y rester d'une manière d'autant plus permanente que les voyageurs ne pourront plus comme par le passé se diviser entre les deux hôtels ils seront forcément contraints de descendre dans le seul qui va continuer à rester rue impériale. Les abords de la boite aux lettres qu'il est d'un intérêt si bien établi de maintenir exempts de tous danger ne peuvent plus l'être est malgré de prévenir un pareil état des choses, toute ma bonne volonté viendra échouer devant des circonstances indépendantes même du bon vouloir du nouveau maître d'hôtel. Si le service de la poste est un service d'intérêt public, celui des messageries n'en est pas moins un qui mérite à un degré éminent la sollicitude de l'autorité. Ces deux services ne peuvent que se nuire mutuellement, réunis comme ils le sont dans le même local. Il ne peut y avoir de sûreté pour les personnes qui portent leurs lettres, lorsqu'il leur faut traverser une cour remplir de chevaux ou de voitures qui partent ou arrivent. Ajoutez à cela que la cour est même insuffisante pour le service de l'hôtel et des messageries, que devient elle lorsqu'on y ajoute un service aussi importance aussi nécessaire que celui des postes. Un fait qui s'est passé hier démontrera d'une manière incontestable l'incompatibilité qui existe dans la réunion des deux administrations, citées plus haute : Une voiture de foin pour le service de l'hôtel a été forcément introduite dans la cour pour y etre déchargée. Pendant l'espace de temps nécessaire pour la rentrée du foin dans les greniers la circulation a été entièrement interdite pour le service des bureaux de la poste. M le directeur s'est plaint et je me suis vu forcé de verbaliser contre le propriétaire de la voiture de foin tous en reconnaissant la nécessité de l'embarras. Mais je ne pouvais pas perdre de vue qu'en aucune circonstance il n'était permis a personne d'interrompre un service public. Si ce n'était qu'un fait isolé que j'eusse à vous signaler il n'y aurait pas lieu de s'y arrêter. Mais ici c'est un inconvénient qui se reproduira journellement et à tous instant. L'emplacement choisi pour la poste aux lettres offrait des inconvénients sans nombre pour la sûreté et la libre circulation lorsqu'il était réuni à celui de l'hôtel de France seulement. Il deviendra impossible lorsqu'à ce dernier hôtel sera réuni celui du Lion d'or, c'est à dire lorsque les deux plus importants hôtels de Cholet n'en formeront plus qu'un. »

Archives Municipales de Cholet, 1I 10

17 janvier 2009

Convention d'entretien du lavoir place Travot, XIXe siècle

« Entre les soussignés veuve Fauconnier journalière demeurant à Cholet d'une part Follenfant agissant comme Architecte voyer au nom de la ville de Cholet d'autre part Il a été convenu ce qui suit :

que la ditte veuve Fauconnier se charge d'ouvrir chaque jour une demie heure avant le lever du soleil depuis le 20 mars 1842 jusqu'au et y compris le 19 mars 1843, la porte du lavoir public de cette ville et de la fermer chaque soir une heure après le coucher du soleil. Elle se charge également de netoyer le dit lavoir chaque jour et plus souvent si c'est nécessaire; enfin de le tenir dans le plus état de propreté possible.

Elle se charge aussi de remplir ou faire remplir le bassin de ce lavoir, pendant la campagne de 1842, une , deux ou trois fois par semaine selon qu'elle en recevra l'ordre de l'administration et au moyen de la pompe du puits Travot

Que le dit Follenfant promet faire payer par la ville à la dite veuve Fauconnier savoir:

pour ouvrir fermer  et netoyer le lavoir pendant une année comme il est dit plus haut, la somme de 60 francs pour remplir le bassin une somme de 3 francs chaque fois qu'elle le remplira

Il sera tenu note par l'administration de la quantité de bassins demandés et remplis

La ditte veuve Fauconnier sera payée par trimestre du quart de la somme de 60 francs qui lui est accordé pour l'année et la quantité de bassins qu'elle aura remplis pendant le trimestre »

Archives Municipales de Cholet, 1M 40

17 janvier 2009

Lettre d'un voyageur adressée au Maire de Cholet

« Cholet, le 10 mais 1833

Monsieur le maire de Cholet, je suit tres étoné, Monsieur que vous perre de famille, et a Bitant, de Cholet, qui vous prener tant dinteret, que vous soufrier fairre le vidange, des fosse, de nuit, Cepandant, lanne derniere, vous avez eu un Belle exemple, de vant vos yieu, des que le coléra, a comancé, a fairre son ravage, je suit étrangé, et voyageur, je nait pas vue une ville, quelle rant soiye, par des chaleur samblabe, vidé des fosse de nuit le soir, je me promene, rue de lopitalle, je rancontra, une charrete, et une exalaison vient a mon né, ne croiyé que ceté la pesscte, je min forme, à plus de dix personne et lon me dit, que ceté tous les soir la memme chosse, et que le matin a huit heurre, que cette exalaison nest pas en corre passé, je me rappelle de lané dernierre, a popré  a cette époque, que le soirre étan a écrirre, dans ma chambre, et la fenetre ouverte, une memme charrete passa, une odeur se manifesta dans la chambre et sant savoir, a quoi la tribué, je passa la nuit dans linquietude, sant savoir se que ceté, aussi sé se qui ma fait changé, dotel.

Mais monsieur, je ne feré pas des recit a deux cent lieux, de vottre petite ville, de Cholet, car ils faut a voir envir de venir, dans ses département, pour atrapé la peste, en fin mosieur, je panse que vous ne vous trouverez par formalisé de set avis recever lasuransse de ma haute consideration

MS »

Archives Municipales de Cholet, 1I 60

17 janvier 2009

Prisonniers de guerre italiens à Cholet (1946)

Après la guerre, la France utilise les prisonniers de guerre pour la reconstruction. Vous trouverez ici la liste des prisonniers italiens employés sur les chantiers de Cholet en 1946 :PGI

- Numéro de matricule

- Nom, prénom

- Grade

- Profession

Archives Municipales de Cholet (5H 94)

10 janvier 2009

Un épisode de Don Camillo aux Cerqueux ?

« La petite commune des Cerqueux de Maulévrier est divisée en deux camps ; celui du Maire et celui du Curé. Le maire M. Cailleau, honnête cultivateur, est dégoûté des tracasseries que lui cause cette division. Il paraît décidé à se retirer. L'adjoint m'a paru content de la détermination du Maire, soit qu'il fut contre lui en faveur du curé; soit qu'il ait l'espoir de le remplacer. Toujours est il que cette commune a besoin d'être surveillée, par rapport aux élections, car le curé a montré une assez grande exaltation en 1861, lorsque les affaires d'Italie excitaient à un si  haut point l'opinion publique et qu'en outre le Maire ne me paraît pas de force à lutter d'influence contre lui »

Rapport du commissaire de police de Cholet, 1863, Archives Municipales de Cholet

« Je me suis transporté dans la commune des Cerqueux de Maulévrier, ou étant, M. le Maire et son adjoint

étant absent, je me suis rendu chez M. le curé qui m'a paru fort irrité contre M. le maire de ce que la croix du

calvaire situé au carrefour près le cimetière avait été déplacée sans son assistance [] La population qui

manifeste vivement le regret de ce conflit, est restée calme et il serait à désirer que l'autorité municipale et

l'autorité religieuse de cette localité  s'entendissent pour inaugurer par une cérémonie pieuse le nouveau

calvaire. Je crois pouvoir affirmer M. le sous préfet que c'est le voeu unanime de tous les habitants de cette

commune »

Rapport du commissaire de police de Cholet, 1864, Archives Municipales de Cholet

5 janvier 2009

Les conscrits de Chambretaud (classe 1948)

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(collection privée)

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