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Aux fils du temps
25 janvier 2009

La Belle Epoque a eu ses "vaches folles" !

Au XIXe siècle de nombreuses épizooties frappent les troupeaux choletais. Les bêtes doivent être abattues par dizaine alors auorités, vétérinaires et fermiers se mobilisent pour éradiquer le fléau. En octobre 1839, la ville de Cholet est touchée par une épizootie plus violente que les autres. L'infection aurait été importée, via la Charente Maritime, par du bétail venu du Limousin et de l'Auvergne. Aussitôt monsieur Charles "artiste vétérinaire" de Cholet étudie l'épidémie. Il constate qu'au début l'animal est triste puis se plaint, sa respirations est irrégulière et annonce des lésions plus graves dans les poumons qui finissent par perdre leur faculté respiratoire : l'animal meurt asphyxié. Il identifie le mal comme une pleuropneumonie mais n'arrive pas à déterminer les causes de la maladie ni son mode de contagion.

L'autorité municipale et le conseil de salubrité adoptent des mesures de prévention : inspection dans les étables, bêtes suspectes abattues, isolement du reste du troupeau. Des mesures de prophylaxie sont également arrêtées. On conseille aux fermiers de laver la bouche des animaux avec de l'eau vinaigrée. Dans le même temps la boucherie connaît une surveillance accrue, les animaux qui ne paraissent pas sains y sont refusés. Pourtant un rapport raconte quelques années plus tard que malgré l'interdiction les Choletais ont consommés la viande et le lait des bêtes malades.

Le 2 février 1851 alors que la ville doit de nouveau faire face à une épidémie, une commission est créée. Messieurs Houdet, médecin, Charles, vétérinaire, Bontemps, pharmacien, Cesbron Lavau, propriétaire cultivateur et Dixneuf, saigneur, sont chargés d'étudier la maladie et de refléchir aux moyens curatifs et préservatifs à employer. Malgré les précautions l'épidémie perdure. Tous les ans ce sont quelques dizaines de bêtes qui sont perdues. Si la politique d'abattage continue on emploie désormais des moyens préservatifs nottamment l'inoculation du virus. En 1882 environ 10 % du cheptel choletais est inoculé.

Description de l'infection par un homme de son époque

"Cette maladie, contre laquelle les hommes de l'art ne connaissent aucun remède utile, nous a été transmise par le bétail venu du Limousin et de l'Auvergne ; dans ces provinces la contagion a produit une grande mortalité ; mais ici bien que l'épidémie soit devenue presque générale, je ne connais aucun propriétaire qui ait perdu une seule pièce de bête. On ne suit aucun traitement particulier, on laisse la maladie se développer et on attend de la nature sa guérison ... Il me paraît sage de n'appeler aucun homme de l'art pour les animaux malades d'autant que j'ai entendu dire que les seuls qui aient succomé, avaient été saignés dans l'ignorance ou l'on était à l'origine de l'invasion"

Archives Municipales de Cholet, 5I 24: Mortalité du bétail

(Extrait d'un de mes articles parus dans la rubrique "Histoire Locale" du Courrier de l'Ouest de Cholet 2005-2008)

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